Le désert dŽOgmoth
Les voyageurs poursuivent leur route vers le nord. Bientôt, la forêt devient moins dense. Le sol grimpe en pente douce. la végétation disparaît tout à fait après quelques heures de marche. Les voyageurs progressent sur un terrain désertique parsemé dŽénormes rochers gris. lŽendroit est sinistre. A chacun de leurs pas, les voyageurs soulèvent une épaisse poussière grise. La chaleur est accablante. Les monts Ogmoth sont tout proches maintenant et on distingue nettement leurs sommets enneigés. Plus que 2 ou 3 heures de marche et les voyageurs atteindront les contreforts des montagnes. De loin en loin, on distingue dŽétranges plantes grisâtres. Elles ressemblent à de gros bourgeons dŽune cinquantaine de centimètres de diamètre. Certains des bourgeons sont légèrement entrouverts et on distingue à lŽintérieur de la plante un curieux reflet doré. Si un des voyageurs commet lŽerreur de glisser sa main à lŽintérieur dŽun bourgeon, les pétales se refermeront instantanément en lŽemprisonnant. La personne ainsi piégée nŽéprouvera aucune douleur mais il lui sera impossible de retirer sa main. Les plantes sont plus dures que lŽacier et il sera absolument impossible de libérer la main, quelque soit le moyen employé. La seule solution sera dŽattendre la tombée de la nuit. Au crépuscule, tous les bourgeons sŽouvriront largement et la personne concernée pourra se libérer sans effort.
Les voyageurs souhaitent probablement traverser cet endroit sinistre avant la tombée de la nuit, surtout sŽils connaissent la prophétie du poète aveugle. Cela ne sera pas possible car au moins une personne commetra lŽerreur dŽintroduire sa main dans un des bourgeons : Petipoireau. Le fermier cupide , attiré par le reflet doré du coeur de la plante, ne pourra résister à la tentation dŽinsérer sa main à lŽintérieur des pétales. Et il restera coincé jusquŽà la tombée de la nuit.
La nuit tombe dans le désert. Pourtant on y voit presque comme en plein jour car les plantes, toutes largement ouvertes, diffusent une lueur blanchâtre et sinistre.
Le ciel se couvre. Au loin, les voyageurs entendent un bruit sourd. Le bruit se rapproche. On dirait un battement de tambour basé sur un rythme ternaire: Boum! Boum! Boum!... Puis, les voyageurs aperçoivent un nuage de poussière. Enfin, ils distinguent la silhouette terrifiante du monstre qui hante ces lieux désolés : un Tournedent. LŽabominable créature tripode se rue sur les voyageurs pour les exterminer. Elle combattra jusquŽà son dernier souffle.