Un morne repas

10 janvier 1919 : vous êtes tous conviés à dîner chez une certaine Joséphine Legrand, une amie de certains d'entre vous, une simple connaissance pour les autres. Quoi qu'il en soit, aucun d'entre vous ne l'a vue depuis au moins un an. Joséphine a 26 ans et habite chez ses parents, rue de Richelieu, une longue rue triste, près de la Bibliothèque nationale. Vous êtes accueillis par Joséphine et sa mère. M. Legrand est absent car il est parti faire des recherches à la Bibliothèque nationale. Ni l'une, ni l'autre ne diront grand chose au cours du repas -médiocre et servi par une bonne maladroite.

Après le café, avec maintes hésitations et de nombreuses pauses passées à sangloter, Joséphine racontera son histoire. Elle est fiancée à un jeune officier anglais nommé Hugh Wilson. Ils devaient se marier le mois prochain... et Hugh a quitté son hôtel sans prévenir. De plus, un des "horribles vieux bouquins de papa" a disparu (M. Legrand est antiquaire et collectionne les livres rares). Son père a aussitôt conclu que le jeune homme était l'auteur du vol et menace d'appeler la police. Vous serait-il possible de retrouver le fiancé perdu, ou tout du moins de l'innocenter du vol du livre ?

Jonathan Mc K. - Bon, alors, comme à mon habitude, je vais sauver la veuve et l'orphelin! D'une voix forte, je demande à Joséphine:
"Ma chère, à quel hôtel dites-vous qu'il est descendu? Cela avancerait de beaucoup notre enquête!"

Entre deux sanglots, Joséphine parvient à dire que Hugh Wilson habitait à l'Hôtel du Progrès, un petit hôtel près de la place de la Bastille, quand il venait à Paris en permission.

Christophe de M. - (à lui-même) "Laquelle est la plus jolie ? Jeanne ou Joséphine ?" Rappelons que Christophe de Mareuil est plus intéressé par les jolies femmes que par bien d'autres choses... La seule chose qui puisse être placée au-dessus d'une belle dame pour lui, c'est un bel avion... Les 3 années à suivre la même valeur en fac, par exemple, c'était la première pour avoir la valeur, la seconde bour une jolie brune, et la troisième pour une superbe rousse... No other comment please...

Joséphine LegrandAprès examen, il apparaît que Jeanne est nettement plus jolie que Joséphine qui est une une jeune fille maussade et très commune. Néanmoins, la proie la plus tentante pour Christophe de Mareuil est sans conteste la bonne : une soubrette accorte nommée Antoinette. Elle n'a aucun talent pour cuisiner mais elle a des yeux magnifiques et le reste n'est pas vilain non plus. En plus, elle n'a pas l'air farouche. En t'éclipsant un instant pour lui conter fleurette, tu la surprends, Christophe, en train d'écouter aux portes. Toute rouge et honteuse, elle disparaît dans sa cuisine chercher la fin du repas.

Ildefonso G. y R. - Pendant que ces jeunes Messieurs papillonnent autour des jeunesses, j'entreprends Madame Legrand, qui entretient des relations confiantes avec moi depuis que j'ai conseillé la famille sur des problèmes judiciaires et financiers autrement plus délicats...
"Chère Madame, pourriez-vous me dire si, à votre connaissance, Monsieur votre époux entretenait jusque là des relations personnelles avec ce Monsieur Wilson, au-delà des rencontres assez formelles qui marquent la période des fiançailles ? Lui a-t-il montré ses collections, évoqué plus particulièrement certaines pièces et notamment celle qui a disparu, ont-ils eu des tête-à-tête ?
Peut-être pourrions nous interroger Monsieur Legrand lui-même à ce propos, si le sujet ne lui est pas trop pénible, bien entendu ?"

Mon pauvre Ildefonso, tu souffres rapidement le martyre car la bonne Mme Legrand est non seulement horriblement bavarde, mais en plus très difficile à interrompre et elle a tendance à se perdre dans les détails les plus insignifiants.
A force de patience, tu finis par comprendre que Mme Legrand sait très peu de choses de ce Wilson qu'elle n'a vu, en tout et pour tout, que deux ou trois fois. Elle sait juste que c'est un chirurgien militaire, qui travaille dans le Nord.
La dernière fois qu'il est venu, il s'est intéressé effectivement aux ouvrages de son mari mais son époux ne semblait guère apprécier le fiancé. Il est possible effectivement de rencontrer M.Legrand. le plus simple étant d'aller à la Bibliothèque Nationale, où il passe le plus clair de ses journées et parfois de ses nuits.

Jeanne A. - Je suscite les confidences de Joséphine, depuis combien de temps connaît-elle ce jeune homme ? Quels sont ses goûts ses habitudes, connaît-elle d'autres relations qu'il aurait eu à Paris, a-t-elle noté quelque chose d'inhabituel ces deniers temps dans son comportement, une remarque bizarre par exemple ? Par ailleurs, je pense que le bellâtre Christophe de Mareuil pourrait peut-être "cuisiner" la soubrette, elle a l'air délurée et curieuse...

En fait, Joséphine elle-même connait peu de choses de ce jeune homme. Elle a rencontré Hugh il y a deux mois. C'est lui qui l'a abordée mais il était "très convenable". Il lui a dit qu'il était chirurgien militaire dans le Nord. Il a beaucoup insisté pour être présenté à ses parents. Elle avait rendez-vous avec lui hier. Ne le voyant pas venir, elle a téléphoné à son hôtel, où on lui a appris qu'il n'était pas rentré depuis deux jours. C'est alors que Joséphine a appelé les investigateurs.

Gabriel M. - Je prend la parole d'une voix rassurante pour dire à Joséphine : « ma chère ne vous inquiéter pas nous allons retrouver votre fiancé, mais arrêtez de pleurer pensez d'abord au bonheur que vous avez, vos parents sont toujours vivant et ils vous aiment, vous êtes une femme tout à fait charmante, alors arrêtez de ternir votre doux visage par de telles larmes. »
Je regarde la pièce pour apercevoir des photos ou peinture, s'y il n'y a pas de photo de M Legrand je demande à sa femme à quoi il ressemble.


Il y a effectivement une photo de M.Legrand, c'est un homme grand et maigre avec d'impressionnants favoris.

Après une courte pause je reprends la parole pour demander à Joséphine dans une discussion amicale : « où vous étiez vous rencontrés ? que fait il de ses journées ? y a t-il des lieux où il va souvent ? a t-il des amis dans Paris ?»

Joséphine répond qu'elle a rencontré Hugh Wilson dans un square du quartier, où elle a l'habitude d'aller. Wilson est tout de suite allé vers elle : le coup de foudre, lui-a-t-il dit. Curieusement, ce Wilson ne semble pas avoir d'amis à Paris et elle ignore tout de ce qu'il fait quand il n'est pas avec elle.

A la fin de la discussion je regarde ma montre à gousset et me lève en m'excusant : « mesdames je suis désolé de vous quitter mais je dois partir, je ne voudrais pas vous embêter trop longtemps. Au revoir. » Je me dirige ensuite à la bibliothèque pour rencontrer M Legrand.

Tu n'as pas de problèmes pour t'esquiver. Mme Legrand semble bien trop affairée à bavarder avec ce pauvre Ildefonso, qui désespère de pouvoir lui échapper.

Jeanne A. - Je feins un léger malaise et je me rends à l'office demander un sucre avec de la fleur d'oranger. (comment s'appelle la soubrette ? j'ai certainement entendu sa maîtresse s'adresser à elle).
- Quel malheur, ce qui arrive à votre jeune maîtresse, ce jeune homme était, je l'espère sérieux, n'est-ce pas ? C'est que vous en voyez des choses à l'office ! Vous avez certainement une idée sur la question ?
- et vous êtes d'où ?
- Il y a longtemps que vous travaillez ici ?
- ils sont gentils les patrons ?
- Il a tant de livres et si vieux que ça, monsieur ?
- Il est comment avec eux, plutôt savant distrait ou dangereux maniaque ?

La soubrette s'appelle Antoinette. Et effectivement, elle n'a ni les yeux ni les oreilles dans sa poche. Devant tes questions, elle finit par lâcher qu'un homme est venu, il y a deux jours, qui voulait voir Wilson. Il est passé à l'appartement alors qu'elle était seule. Avant qu'elle ait eu le temps de lui expliquer que Wilson n'habitait pas ici, il lui a remis un message pour Wilson. Quand elle lui donné l'adresse de l'hôtel de Wilson, il a filé si vite qu'elle n'a pas eu le temps de lui rendre son message. L'homme ne s'est pas nommé. Il était grand, maigre avec une cicatrice au front et des cheveux noirs.
Antoinette est d'une modeste famille de Paris. Elle travaille depuis 5 ans dans cette maison. Mme Legrand est très agréable. M. Legrand est souvant mal luné mais pas mauvais bougre quand on sait le flatter et le prendre dans le sens du poil. Il a énormément de vieux livres car c'est un collectionneur. Sa collection est dans le petit salon, à côté de la salle à manger.

Ildefonso G. y R. - Ayant remarqué le manège de cette chère Jeanne, je me penche vers le vicomte, dont la réputation n'est plus à faire, et lui glisse
-"Mon cher Mareuil, notre petite Jeanne a l'air de vouloir tirer les vers du nez a la seule personne sensee de cette maison. Elle n'a sans doute pas tort. Mais je doute que la solidarite feminine ait autant de poids que le charme masculin en cette affaire, et je crois savoir que vous vous ferez un devoir d'en user si l'interet de notre petite enquete l'exige, n'est ce pas ? Je me fie a votre habilete sur ce point, et me contenterai quant a moi d'accompagner notre ami Gabriel dans sa visite a la Bibliotheque. Quant a ce jeune Anglais, m'est avis qu'il a deja pris le large, aussi ne me semble-t-il pas prioritaire de se precipiter a son hotel."
-"Mon cher Gomez, vous permettez que j'abrège ainsi votre nom, je m'apprètais effectivement à aller voir à l'office pour m'entretenir avec cette charmante jeune domestique et tenter de joindre l'utile à l'agréable (clin d'oeuil plein de sous-entendus). J'ai un remède qu'il faudrait qu'elle 'aide à appliquer pour soigner mes blessures de guerre... Ensuite, je proposerais bien que Mlle Ardouin et moi-même restions un peu ici pendant votre visite à la bibliothèque pour nous reposer quelque peu... et en profiter pour visiter un peu le stock de notre hote en espérant trouver à quoi pouvait bien se rapporter l'ouvrage dérobé. J'ai l'impression qu'entre anciens des premières lignes nous nous comprenons..."
NB : Je ne suis pas vicomte, je ne suis que le fils cadet du vicomte, à sa mort, que j'espère la plus tardive possible, c'est mon frère ainé, André de Mareuil, qui deviendra le Vicomte de Coudray.

Ildefonso a juste le temps de rattrapper Gabriel dans l'escalier sous les yeux de Mme Legrand, surprise et déçue de le voir partir si vite...
Vous pouvez suivre le développement de leur enquête à la BN.

 

L'enquête continue aussi chez les Legrand.

 

Retour à la page principale.

 

 

Retour à la page principale.