Hypothèses... et plan de bataille

Les Investigateurs commencent par partager les résultats de leurs démarches respectives.

Jonathan McK.
Je pense que c'est le moment de dire ce que je pense de l'affaire:
- Je ne serai pas le seul à supposer (j'imagine) que le Liber machinchose est un livre d'origine maléfique.
- Hugh est très problablement "très impliqué" dans l'occultisme, peut-être même un des "jouets" de quelque divinité obscure
- Mr Legrand ne sait probablement pas de quoi il retourne
- Christophe de M. : J'ajouterais qu'à mon avis Morton est moins impliqué qu'il n'y paraît pour le moment, mais que le sir Éric machin (celui qui voulait acheter le bouquin en 14) est lui mouillé jusqu'au cou... Mais ne négligeons toutefois aucune piste pour le moment, l'honneur d'une demoiselle est en jeu !

Les Investigateurs prennent ensuite le temps de dépouiller les documents trouvés dans la pension.

Le dossier militaire de Morton :
Engagé militaire en 14, il a été réformé en mars 1917, après une grave blessure à la tête. Le dossier médical est très technique mais on peut comprendre que le cerveau a été touché.

Le carnet de Morton :
Dans le carnet, Morton raconte sa vie depuis qu'il a quitté l'armée. Rien de passionnant. Les derniers passages sont incohérents. Il affirme avoir rencontré un ancien compagnon d'armes, Joe Atkins, qu'il a pourtant vu mort en 1916. Atkins était au bras d'une jeune fille. Ils sont entrés dans un immeuble, rue Richelieu. Morton a l'intention de s'y rendre le lendemain...

Ildefonso G. y R. , achevant la lecture du document
Mes conclusions à ce stade :
- Atkins = Wilson, plus exactement : un hommme (Atkins) disparaît à la guerre en 1916. Un autre (Wilson) s'engage en 1916 et cet Atkins ressemble beaucoup à notre Wilson... Voyez ce qui est dit à son sujet dans les carnets de Morton
- en revanche Morton semble être un pauvre homme égaré dans une sale histoire... Il n'y a donc apparemment pas de lien avec Éric Lee. A mon avis le fait d'avoir retrouvé son copain Atkins n'a pas du lui réussir à ce brave Morton...
- Christophe de M. : pour Morton, moi j'aurais une autre explication  : le pauvre gars a été blessé à la tête, il a des problèmes au cerveau. Je pense qu'il peut aussi mélanger un peu ses souvenirs entre son camarade tombé au combat à coté de lui et le médecin qui l'a soigné... On retombe toutefois sur la même conclusion : un pauvre type égaré au milieu d'une sale histoire où il n'a rien à voir...
Donc, pour aujourd'hui, les choses me semblent un peu bloquées, pour moi du moins. Je compte profiter de l'avion réservé pour faire un saut chez moi - le château de Coudray est à coté de Chinon, 250-300 km à vol d'oiseau (parfaitement réel) - chercher quelques affaires.
Par contre pour demain, j'hésite entre une visite à l'hôpital militaire d'Arras (j'ai un plan) et une étude bibliographique à Toulouse. Dans le premier cas, il me faudrait quelqu'un avec un bel uniforme (Ildefonso ? Tu as gardé une tenue de sortie ? On pourrait en louer une ?) et dans le second, un latiniste distingué (Gabriel, s'il refait surface ? William, ça te branche ?)

Christophe de M.
Ben... Quant à ce Lee, maintenant qu'on a son nom, il faudrait "le loger", comme disent les flics, c'est-à-dire savoir où il habite, ce qu'il fait, tout ça... Qui s'en charge ?
- Jeanne A. Concernant les ventes aux enchères publiques après faillite, notons que c'est précisément "public" et qu'on ne se balade pas pour les gros achats avec du liquide comme s'il en pleuvait ; on règle avec des chèques qui ne sont pas si courants et doivent donc présenter des garanties solides... Du genre la caution d'un banquier...
De plus quand les achats sont trop encombrants pour être portés sur soi, on a affaire à des commissionnaires qui vous les livrent à domicile, et vu l'importance de la Salle Drouot je pense soit qu'ils ont leur propre commissionnaire soit qu'il y en a un qui travaille pour eux. Il a peut être gardé dans ses récépissés l'adresse à laquelle il a livré les documents de Sir Lee. Je rappelle que les livres de cette époque n'étaient pas mais pas du tout format poche.
- Christophe de M. Pour ce qui est de se faire une idée du sir Eric Lee, nos deux journalistes (ou assimilés), c'est à dire Jeanne et Gabriel, pourraient peut-être aller faire un tour du coté des archives de leurs journaux. On trouve parfois des choses intéressantes dans les archives... Ou peut-être les journaux en question ont-ils des correspondants en Grande-Bretagne ? Avec un nom pareil, il m'étonnerait que ce Monsieur ne soit pas sujet de la Couronne britanique.
- Jeanne A.Mes indications sur les enchères sont efectivement surtout exploitables par William ? Par ailleurs, concernant Sir Lee, c'est un noble anglais, une notabilité, peut-être peut-on consulter soit le Who's Who, soit les archives d'un grand journal ?

Christophe de M. - Voilà le plan que j'ai envisagé pour Arras
On se présente à l'accueil de l'hôpital et on demande le Dr Hugh Wilson, sans se présenter, ou juste nos noms et grades. Si il est là, l'affaire est aux 3/4 réglée. On l'attrape un de chaque côté et on lui demande les explications attendues.
Mais selon toute vraisemblance, il ne devrait pas être là. Alors, je lance au planton de service : "Je m'en doutais... Capitaine Christophe de Mareuil, services de renseignements. Appelez-moi le Directeur immédiatement !" sur le ton "normal" d'un officier donnant un ordre à un deuxième classe... Dans ce genre de situation, tout militaire normalement constitué ne peut avoir qu'une seule réaction : garde-à-vous, le petit doigt sur la couture du pantalon, il dit "Oui mon capitaine  !" et il file chercher le directeur. A l'arrivée de ce dernier, sur le même ton : "Bonjour. Allons dans votre bureau !".
Une fois dans son bureau, je lui explique : "Voilà, j'ai une sale affaire sur les bras dans laquelle est impliqué un de vos médecins : le Dr Hugh Wilson. J'aurais besoin d'avoir accès à son bureau, à ses dossiers et à ses appartements. Bien sûr, comme tout ce qui relève du service pour lequel je travaille, je n'ai aucune demande officielle ni aucun droit de vous le demander et vous avez parfaitement le droit de nous jeter dehors, mon assistant et moi-même.
Toutefois, je dois vous préciser que dans ce cas je devrais transmettre l'ensemble du dossier à la justice civile, ce qui ne manquera certainement pas d'entraîner certaines fuites vers les milieux journalistiques. Vu la gravité de la situation, que je ne peux malheureusement pas vous exposer en raison de sa très haute classification "Très secret défense", le Haut Etat-Major préférerait que nous réglions cela "en famille" et que nous fassions notre possible pour éviter un scandale qui éclabousserait non seulement votre hôpital et vous-mêmes, mais aussi les plus hautes autorités des Nations Alliées. Me suis-je bien fait comprendre mon... (ajoutez ici le grade de ce Monsieur)".
Normalement, il devrait être tout blanc et avoir rétréci de 25cm derrière son bureau : le scandale est quelque chose de terrible... J'ajoute après un court silence qui lui laisse juste le temps de souffler, mais pas de répondre : "Pouvons nous compter sur votre pleine et entière collaboration ?"
Si ça marche, nous devrions ensuite pouvoir fouiller partout sans trop de problèmes... Normalement, la peur du scandale devrait être suffisamment forte pour réunssir. Il me paraît important pour que cela marche qu'il y ait au moins un "officier" (au niveau de l'uniforme. A part ça, je ne suis, en fait, pas indispensable...) Si ça ne marche pas, on sort et on tente le plan B, c'est-à-dire une intrusion nocturne par effraction dans les locaux de l'hôpital. En règle générale, on entre et on sort comme d'un moulin dans un hôpital militaire la nuit...
- Jonathan Mc K. Ben je vois que tu as étudié ton plan avec brio! Je marche avec toi, même si cela doit me coûter ma retraite et tout et tout. Je pense qu'il faudrait également que tu rajoutes dans ton discours quelques "allusions" aux grands pontes du 2ème Bureau, histoire de rendre encore plus impressionnant ton rôle.

Mais après discussion, il apparaît qu'il est peut-être plus judicieux d'utiliser l'avion pour rejoindre l'endroit le plus éloigné : Toulouse, ce que Christophe de Mareuil propose finalement à Gabriel Marochin (il a un biplace). Marochin accepte la proposition de suivre la piste de l'autre exemplaire du Liber Lacrymae

- Ildefonso G. y R.
Bien ; Gabriel a l'air de ne pas frémir à l'idée de monter dans un de ces engins volants ; grand bien lui en fasse. Pour moi qui étais fantassin, je me contenterai volontiers d'aller à Arras d'un coup de train, voir s'il y a trace de ce cher Wilson, ou s'il a laissé des souvenirs impérissables. Qui m'accompagne ?
- Jonathan Mc K. Je ferais volontier partie du voyage. Qui sait, avec un peu de chance, on pourrait tomber sur ce cher Lee (non, avec beaucoup de chance).
- Ildefonso G. y R. Non seulement on peut très bien se passer de l'avion mais ça me paraît beaucoup plus sain ! En plus, un gars de l'armée de terre a plus de chance qu'un aviateur pour se faire entendre d'autres terriens... question de traditions.
J'ai bien entendu, comme universitaire, et comme naturalisé, fait mon service comme officier. J'ai gagné à la guerre le galon de Capitaine moi aussi, et même une jolie petite décoration pour me consoler d'avoir été gazé au lieu de me faire "finir" par les fridolins. Je peux donc jouer le rôle de l'officier désagréable et impressionnant.
J'aurais besoin bien sur d'un 'adjoint' : Jonathan voulez-vous bien être mon enseigne ?
Quant au scandale qui menace ce Monsieur Wilson, pas la peine d'aller chercher très loin ; il suffit de mettre un peu de piment dans l'histoire de notre pauvre Joséphine. Laissons entendre que ce Monsieur Wilson aurait suborné la fille d'un important général français, avant de prendre le large, et que nous voudrions mettre la main dessus avant que le scandale éclate. Ça me paraît assez gros pour impressionner, et assez 'délicat' pour qu'on ne nous demande aucun papier officiel.
Il faut enquêter à deux niveaux
- demander des précisions aux grands chefs
- sonder un peu les sous-fifres pour voir s'il y en a un qui connaît mieux Wilson que les autres
Bien, si on est d'accord, il nous reste a acheter un uniforme de Lieutenant français pour Jonathan dans un surplus, et il lui en faudra éventuellement un autre de troufion anglais pour sonder la troupe discrètement (il parle avec moins d'accent que moi j'imagine). Moi je me contenterai de brosser le mien et de demander deux billets pour Arras, en première bien sûr, un officier ne saurait voyager en bétaillère !
- Christophe de M. : Pas mal cette idée... Moi je pensais rester plus vague sur la description du "scandale" en laissant l'imagination du pauvre directeur de l'hôpital faire tout le travail et me contentant de lui laisser sous-entendre que la réalité est pire que ses pires craintes...
Mais préparer une histoire crédible peut être utile... Donc, quitte à faire de cette pauvre Joséphine la fille d'un général, pourquoi ne pas faire aussi du Liber Lacrymae un dossier "Hyper top secret défense"... En gardant le reste de l'histoire intact, On aurait ainsi un vrai beau scandale digne d'intéresser les services secrets avec peu de chances de s'emmêler les pinceaux dans nos explications... Enfin, c'est vous qui voyez...

Christophe de M. - à Marochin
Départ pour Toulouse demain matin à l'aube. Après une petite escale technique à mi-route (avec casse-croûte vers les 10h...) on devrait arriver à l'heure du dîner (c'est-à-dire vers 12h00) à Toulouse. La bibliothèque de l'Université faisant certainement une pause déjeuner (c'est l'Administration avec un grand A), on se pointe là-bas vers 14h30, à l'ouverture, et Gabriel commence à étudier le bouquin.
Comme pour moi le latin c'est de l'hébreu, j'irai faire une petite enquête périphérique : qui a consulté cet ouvrage depuis 1914 ? (Les bibliothèques tiennent en général des fiches de lecture de ce genre) ; Les noms de Hugh Wilson, Eric Lee, Joe Atkins et John Morton sont-ils connus ? Plus généralement, y a-t-il eu des anglais qui soient venus récemment ? A-t-on fait une offre d'achat du Liber Lacrymae récemment à la bibliothèque ? Y a-t-il eu une, ou des, tentatives d'effraction récemment ?
Si tout ceci s'avère infructueux, je m'étendrai vers les éléments bibliographiques annexes en français ou en anglais. C'est-à-dire que, dans un premier temps, je reprendrais tous les noms des gens qui ont consulté le bouquin et je survolerai leur bibliographie individuelle pour voir, dans chacun de leurs ouvrages et/ou thèses, s'ils font référence au Liber Lacrymae, et à chaque fois pourquoi.
Combien nous accordez-vous pour ces recherches ? A mon avis il faut compter 2 jours et demi (voyage compris, c'est-à-dire un jour et demi sur place et une journée de voyage aller-retour) pour avoir un point exhaustif sur le sujet. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous des suggestions complémentaires ?

William songe un temps à compléter les recherches déjà effectuées à Drouot. Malheureusement, tous ces événements remontent à 5 ans déjà et les archives de la comptabilité n'ont pas été classés depuis (et pour cause, le chef-comptable et ses assistants se sont tuer au Chemin des Dames). Retrouver des informations sur un client risque donc de prendre plusieurs jours (si on les retrouve). Il décide donc de se joindre à l'équipe en partance pour Arras.

L'enquête se poursuivra donc

 

Retour à la page principale.