Gabriel et Christophe se rendent au Bourget. Le temps est clair, il y a peu de vent. Bref des conditions idéales. Le chef mécano a réussi à dégotter un vieux Spad qu'il a racheté à l'armée. Il explique que les trous dans les ailes proviennent d'une mitrailleuse allemande. Le pilote s'est fait descendre mais il quand même réussi à ramener le zinc à terre avant de mourir des suites de l'hémorragie.
Mais le zinc est nickel, Monsieur de Mareuil. Mon bon à rien d'assistant a
nettoyé toutes les traces de sang. Y'en avait partout ! Hé Saint-Ex ! (il
avise un jeune garç on couvert de cambouis), il reste un bout d'intestin là ,
t'aurais pu t'appliquer ! C'est pas comme ç a que tu seras pilote un jour,
ah,ah ! Et puis tiens, t'iras nettoyer les chiottes du mess, ç a t'apprendra
à écrire tes fadaises au lieu de décrasser les moteurs. Ah Ah, des
histoires de princes et de moutons, on fera jamais rien de toi mon garç on !
Oui, Monsieur de Mareuil, vous pouvez y aller. Doucement dans les virages
quand mê me car l'aile supérieure est un peu fragilisée mantenant... Le moteur
a parfois des ratés à mi-régime mais, en général, il redémarre tout seul
après une dizaine de secondes. Pas trop de tonneaux non plus parce que le
siège du passager est mal fixé.
L'avion décolle et emmène Gabriel Marochin et Christophe de Mareuil vers leur destin...
Christophe de M. (intérieurement)
Chic, un Spad... J'adore les Spad... Je sais bien que
certains préfèrent les Morane-Saulnier pour leur finesse et
leur vitesse, mais moi j'aime bien les Spad...
Dommage pour l'aile et le reste. Enfin, tant pis, on s'en
contentera. Donc, désolé pour Gabriel, mais pas
d'accrobaties pendant le voyage aller. Je verrai pour
essayer de faire renforcer un peu ç a pendant qu'on
enquê tera à Toulouse histoire de s'amuser un peu au
retour...
(à Gabriel)Pourquoi t'es tout blanc Gabriel ? Ne t'inquiète pas, tout
se passera bien...
En route pour les nuages, et au delà !
Le voyage se passe bien (finalement). Il fait beau et le vent est favorable. Vous arrivez donc à Toulouse en avance sur l'horaire prévu, vers midi. Au moment de l'atterrissage, vous vous apercevez qu'une vache égarée a choisi de venir brouter l'herbe grasse de la piste et vous réussissez à l'éviter de justesse.
Il sera alors possible de négocier à l'aéroport le prê t d'une paire de vélos pour se rendre à l'Université de Toulouse. A l'université, le doyen vous accueille en personne. Il vous explique que le livre est sous scellés et que personne ne peut le consulter seul, hors de la présence d'un membre du personnel. De mê me, il est strictement interdit de recopier des passages du livre.
Christophe de M. Tiens ? Comme c'est bizarre...
Je vais essayer d'engager la conversation avec M. le Doyen (en faisant bien
ressortir de D majuscule, la flatterie paye parfois et ne coû te pas grand
chose) pour tenter d'avoir des explications sur cette étrange pratique.
Puisqu'on semble arriver dans ces conditions, je tente de lui ressortir
quasiment le mê me boniment que celui mis au point avec mes petits camarades
partis pour Arras : Je travaille pour un service classifié (cela signifie
services secret, sans en dire le nom) de la Défense Nationale. M. Le Doyen
est un bon patriote, personne n'en doute. N'est-ce pas M. Le doyen que vous
ê tes un patriote ? Alors on est dans une sale histoire dont je ne peux pas
tout dire parce que classifiée "TRES SECRET DEFENSE" et je requiers son
assistance. Il ne fait aucun doute que le Ministère de l'éducation sera
informé et saura apprécier à sa juste valeur sa collaboration. Juste après
la guerre, la Défense Nationale a le bras long... Donc, le problème
est qu'un
militaire allié a suborné la fille d'un général franç ais pour voler
des documents "TOP SECRET" et qu'il a, en mê me temps volé une copie de cet
ouvrage que le général en question examinait avant de l'acquérir. J'espère
éviter que l'université et son Doyen lui-mê me ne soient éclaboussés par le
scandale qui ne manquera pas d'éclater si cette affaire devient publique...
Qu'en pensez vous M. Le doyen ?
Le doyen a l'air impressionné. Il réfléchit longuement puis finit par se rappeller, en fouillant dans ses notes, qu'un certain Sir Edgar Moreland Lee avait beaucoup insisté pour consulter le manuscrit du Liber Lacrymae. Le doyen l'a laissé faire puis l'a mis dehors quand il a vu que Lee recopiait en cachette des formules du manuscrit. il n'a plus jamais entendu parler du Lee en question. Le manuscrit est bien gardé, dans un coffre-fort dans la bibliothèque de l'université. Depuis cet incident, personne d'autre n'a consulté le manuscrit. Le doyen vous propose alors de consulter le manuscrit : évidemment il faut savoir le latin.
Christophe de M. Comme je l'avais dit "in petto" avant de décoller du Bourget, je demande aux mécanos de Toulouse (outre le traditionnel "plein-vidange-graissage-niveaux") d'essayer, si ils ont quelques minutes de libre, de renforcer un peu l'attache du siège passager et les emplantures des ailes qui sont un peu faiblards pour que je puisse montrer à mon copain de voyage ce qu'un Spad a dans le ventre lors de notre voyage de retour... Pour le reste, je leur précise que nous avons, normalement, l'intention de séjourner à Toulouse 1 jour et demi environ et donc de repartir le surlendemain à l'aube. Si nous devions partir plus tô t je leur téléphonerais (enfin, si ils ont le téléphone...)
Ok aucun problème, le mécanicien principal te dit qu'il va régler ç a rapidement. Ils ont justement des pièces détachées provenant de la carcasse d'un avion qui s'est pris une vache en atterissant la semaine dernière.
Gabriel M.
Et bien M Doyen nous allons de ce pas consulter ce livre
pour savoir ca que M Lee pouvais bien y trouver. Pouvez
nous décrire cet homme ?
Le doyen ne se rappelle que très vaguement Lee. Il lui semble qu'il avait une quarantaine d'années et pas franchement de signes distinctifs. tu ne peux consulter le livre que 2 petites heures : c'est assez pour comprendre qu'il s'agit d'un livre interdit et perdre 2 points de SAN. Parmi les horreurs immondes contenues dans ce livre, il y a notamment un long chapitre sur la manière de réscusciter des cadavres ou mê me des morceaux de cadavre. La méthode a l'air compliquée et semble donner des résultats assez aléatoires.
Mais il y a bien pire encore dans ce livre : un sort qui permet d'invoquer une divinité puissante et malveillante, un certain YOaagh Soothoth...
Christophe de M. Apparement,
l'étude du bouquin ne devrait pas nous apporter grand chose de
plus et notre ami Gabriel a été drolment secoué par ses découverte, il me
semble avoir besoin de repos. (note du joueur : Y'a un truc pour récupérer
les points de SAN ? Genre lire l'almanach Vermot ou aller voir un French
Cancan ou simplement faire une bonne "sieste crapuleuse" ?)
Alors je pense à
un truc : pour le lendemain, je lance un grand concours dans la fac :
J'offre une prime équivalente à 1 semaine de salaire d'ouvrier à celui ou
celle qui me ramènera l'information la plus intéressante sur le Liber
Lacrimae et sur "YOaagh Soothoth" (1 prime sur chaque) et pour les 10
suivants pour chaque item, 1 journée de salaire d'ouvrier, et une heure
encore pour les 10 suivants de chaque item. Voilà qui devrait motiver une
bande d'étudiants en goguette (toujours à cours d'argent les étudiants...)
et me rammener plein d'infos. Ca va me coû ter la peau des fesses, mais je
me débrouillerai. J'essayerais peut ê tre ensuite de regrouper tout cela
pour en faire un bouquin ? J'aurais surement besoin d'un coup de main de
quelqu'un qui sache bien écrire. Mlle Jeanne peut-être ?
Gabriel M.
Cher ami, je suis moi même auteur de plusieurs livres qui
ont fait leurs preuves alors je pourrais sûrement vous
aider, à moins que vos cellules masculines préfèrent
travailler avec une femme.
Gabriel a été secoué par la lecture, certes, mais uniquement temporairement car heureusement il n'a pu lire que quelques heures. Pour l'idée du concours dans la fac, je doute fort que le doyen laisse faire !
Christophe de M.
Pour moi, il n'était pas
question
de prolonger plus que prévu notre voyage.
Nous sommes arrivés ce midi à Toulouse, Là, il doit être 17-18h environ (le
temps d'arriver de l'aérodrome, de discuter avec le doyen, vos 2 heures
d'étude du bouquin, on doit en être à peu près là, ma montre est cassée...).
Nos camarades viennent tout juste d'arriver à Arras. Donc, je me proposais
simplement d'avoir ce petit concours sur la seule journée de demain. On lance
le concours ce soir en traînant dans les bars d'étudiants, remise des
résultats à vous demain 18h (par exemple), vous dépouillez (moi,
l'occultisme, je n'y comprends rien) et distribution des lots vers 21h par
exemple... Le résultat importe peu, de toute facon on embarque le tout...
Moi je vous donne les fonds et je me repose et après demain, décollage aux
premières lueurs de l'aube. Si vous êtes HS, vous pourrez dormir dans
l'avion. Pour les accrobaties, on attendra Le Bourget ;o).
Avec ça, on devrait pouvoir être de retour à Paris en même temps que les
"Arrassiens".
Mais si vous n'approuvez pas, on abandonne et retour demain matin.
Je pense que nous pourrions trouvr des choses intéressantes en "embauchant"
un paquet d'étudiants pour faire les recherches à notre place, c'est tout...
Malheureusement, à cette heure-ci, l'université est à peu près déserte. Quant aux étudiants à l'université, la plupart sont encore mobilisés. Pendant la guerre, toutes les universités de France ont à peu près tournés au ralenti. La nuit tombe et il est effectivement impossible de repartir avant le quatrième jour au matin. Il ne vous reste plus qu'à rejoindre un hôtel confortable pour la nuit.
Christophe de M. (en Toulousain dans le texte)
Oh, putain, con, Gabriel !
Tu te décides, con ?
Hé con, on fait quoi, là ?
On essaye des recherches bibliographiques ici à Toulouse en embauchant des
cons d'étudiants pour nous donner un coup de main ou on remonte à la
capitale, putain, con ?
(pontifiant) Pour ceux qui ne comprennenent pas le Toulousain,
je précise que dans cet
idiome local, le mot "con" et l'expression "putain con", font partie de la
ponctuation ordinaire, à des titres proches des virgules et points virgules
dans la langue française normale, à cette différence près qu'ils se placent
généralement en fin de phrase.
PS au webmestre: heu... Je ne suis pas certain, pour garder une certaine
tenue et une certaine ambiance à la partie que la retranscription de ce
message soit indispensable... Mais bon, c'est vous qui voyez...
(Réponse du webmestre : je suis de Toulouse, mon vieux, et je
dois avouer que je trouve ce petit traité élémentaire de linguistique
fort amusant... mais, putain, fermons la parenthèse, con)
Vous recevez à votre hôtel un télégramme de Jeanne Ardoin
MORTON SERAIT DANS LE COUP
Gabriel M. on rentre à paris le plus vite possible pour retrouver josephine. Et aussi il faudra aller à la mairie où un truc du genre pour trouver des renseignement sur les suspects.
Christophe de M. Ca marche pour moi !
Pour le retour, on essayera demain matin d'aller à l'aérodrome pour voir si
l'avion est en état de décoller (au début on leur avait annoncé un
redécollage pour le 5ème jour au matin, soit 24h plus tard) et si la météo
permet de remonter sur Paris-le Bourget.
Le temps est beau, et le vent souffle vers le nord, donc des conditions de vol idéales pour rentrer sur Paris.
L'avion est prêt, et vous pouvez donc décoller immédiatement, le temps est beau mais cependant un funeste pressentiment vous oppresse. Vous avez l'impression que vos amis auraient besoin de votre aide au plus vite ! L'hélice de l'avion se met à tourner, l'avion s'élance dans les airs. Arriverez-vous à temps ?
Christophe de M. Banzaï ! (heu... merde, j'me gourre de guerre là) Chargez ! comme disaient mes ancêtres... Avec ce type d'avion, pour aller vite, il ne faut pas chercher à monter trop haut car la prise d'altitude bouffe de la puissance et plus on monte, moins il y a d'oxygène pour le mteur qui en a bien besoin. Donc, Gabriel, accroche toi ! Ca va secouer ! Altitude de vol : 20m, manette des gaz à fond, on tire tout droit vers l'étape et je ne monterais vers 50-100m d'altitude que pour l'approche d'atterrisage. Normalement je devrais gagner 20km/h de moyenne... Si j'entends Gabriel vomir derrière moi, je monte à 100m tout de suite : il faut tout de même qu'il arrive vivant ;o). Après l'étape, je regarde le temps gagné et l'état de Gabriel : plus son tein s'approche du vert d'eau, plus je monte pour la 2ème partie du voyage... Sauf si on a gagné moins de 20 mn, auquel cas il serait inutile de se casser le tronc pour si peu. Voi-làààà les che-valiers du ciel !
Le temps s'est dégradé très rapidement et un orage violent balotte l'avion de gauche à droite. Il est deux heures de l'après-midi lorsque vous arrivez au Bourget L'atterrissage est difficile sur le terrain détrempé et tu manques de terminer dans la baraque du mécano..
Christophe de M.
Ca va Gabriel ? Vivant ? De quelle couleur ?
Le temps qu'il se remette de ses émotions (je lui offre un grog ou un vin
chaud, ça me
parrait de circonstance), je me jette sur le premier téléphonne et j'essaye
de trouver
Jeanne, d'abbord à son hotel, puis, si ils ne me disent rien d'intéressant,
j'essaye
d'appeler chez les Legrand (je ne suis pas sensé savoir pour ses démélés
avec la
police...)
J'essaye de leur téléphoner de l'aérodrome (en 1919 on ne parle pas
encore
d'aéroport...) pour savoir si ils ont des nouvelles.
Gabriel M. - Je vais bien et commence à avoir l'habitude des vols en avion mais un vin chaud ça fait toujours du bien. une fois ingurgité je propose que mon retournions en effet chez les Legrand qui devraient savoir où se trouve nos autres compères. Sur je chemin j'achete le journal et le lis, dès que j'aurai un moment de libre j'irai rendre visite à mes entreprises pour me tenir au courant (bien que je n'aie pas le temps) je commence aussi l'écriture d'un livre sur l'aventure que nous vivons. Un article du journal dont je suis propriétaire sera donc réservé à cette nouvelle comme quoi je sortirai bientot un bouquin.
Les "Toulousains" retrouvent avec joie Jeanne Ardouin chez les Legrand.
Suivez l'enquête qu'ont menée les autres investigateurs au même moment
Retour à la page principale.